Le testament de tante Adèle :(fin de la 1ère partie)
Adèle, suçote le bord de la tasse de thé que vient de lui apporter la gouvernante, après lui avoir redressé ses oreillers. Elle le boit avec toute la délicatesse que lui permet son arthrite, le petit doigts dressé tel une pâle imitation de la célèbre < Cage aux folles >, mais elle met si longtemps à la vider que Miss, comme elle l'appelle, se demande toujours si elle aime autant qu'elle en boit son Eart Grey, ou si cela fait partie d'une de ses nombreuses manies à vouloir imiter la noblesse britannique ? C'est pour cette raison sans doute, que sa patronne l'a surnommer Miss, et s'y tient depuis trente ans !
Son secrétaire est sir Maxime, (elle n'a jamais été jusqu'à ordonner de se faire appelé Lady Adèle, mais son entourage sait qu'elle y a souvent pensé)
Ce samedi matin là, est celui où elle va décevoir ses neveux et en règle générale sa famille, avec une joie évidente. La seule chose qui la chagrine est de savoir qu'elle n'en profitera pas aussi longtemps qu'elle l'aurait souhaité, car pour cela il aurait fallu qu'elle soit informé de l'existence de l'enfant de son mari bien plus tôt !
A défaut, elle aura au moins le plaisir de jouir de la désespérance de sa petite nièce Marie, cette femme sans morale qui pour l'instant fricote avec son beau secrétaire ! De celle de Gilbert, surtout, qui outre lui avoir, d'après elle, raté ses implants; à eu un grand-père dont elle fut follement amoureuse dans sa jeunesse et qui usa d'elle avant de la laisser tomber pour une autre !
En fait, Gilbert, n'est qu'un neveu par alliance, puisqu'elle même se résolu à épouser le frère de son suborneur : Mais cela est une autre histoire. Ses parents moururent peu après, et ce fut elle l'aînée qui prit en charge l'éducation de son petit frère. Elle le fit, sans joie, sans amour, comme sans haine d'ailleurs. Au fil des ans sa vie s'écoula en observant le monde et les gens avec indifférence... Elle se savait ridicule avec ses habitudes copiées sur l'Angleterre du début du siècle dernier. Elle en avait conscience et s'en réjouissait car elle avait les moyens financiers de mettre les ricaneurs à sa botte si pas à sa dévotion.
Pour l'heure, elle hésitait encore sur le moment où elle allait leur asséner à tous, son intention de modifier totalement son testament. Elle avait fait préparer des chambres pour le cas où cela l'amuserait de les laisser tous mariner jusqu'au lendemain midi !
La réception était prévue pour 20 heures, la cuisinière s'affairait déjà et sa femme de chambre servirait à table, mais Adèle, savait ceux qui arriveraient en avance avec l'espoir de la sonder.
Miss, était conviée de même que son galopin de rejeton. Bizarrement, elle le supportait bien, car même s'il espérait de l'argent d'elle par l'entremise de sa mère, il n'avait cure de ses remontrances lorsqu'il venait avec ses piercings et ses tatouages. Oui, en fait ce garçon méritait d'être aidé, mais elle le ferait de sorte que sa mère n'aie rien pour elle, car elle lui apportait toujours son thé tiède.
Elle laisserait aussi son manoir à Mireille, pas parce-qu'elle l'appréciait, mais parce-que celle-ci, n'en avait pas besoin et que cela ferait bien chier les autres !
Louis, son frère ne lui était ni agréable ni le contraire. Il ne lui rendait jamais visite et cela l'arrangeait car de toutes façons elle aurait fait répondre qu'elle n'était pas là, car même impeccable toujours, elle lui trouvait une odeur de raisin.
Le soir vint, et Marie, arriva la première nette et pimpante avec un énorme bouquet de roses multicolore dans les bras. Adèle prit bien soin de ne pas le remarquer de manière à l'embarrasser, si bien que la jeune femme dut se résoudre à le poser au hasard d'un guéridon : Le fait qu'elle se fasse baiser par son secrétaire l'enchantait car elle comptait bien lui interdire de l'épouser, s'il voulait rester son exécuteur testamentaire.
Jérôme, impeccable dans son habit de soirée arriva peu après. Adèle répondit à peine à son salut poli et lui ordonna aussitôt :
--- Sers-nous à boire. Tu n'es pas si fatigué que tu ne puisses jouer le rôle de maître de maison.
--- Merci, lady Adèle, claironna Marie, moitié par jeu, moitié pour lui être agréable. Pour moi cousin, ce sera un Martini sec !
A leur tour Josée et Gilbert firent leurs apparitions : Gilbert charmeur et superbe en apparence si heureux de voir leur chère tante, (il n'apportait rien, jugeant que lui avoir fais cadeau de ses implants était suffisant),. Ils étaient suivis par la gouvernante et Jo, son fils, lequel n'avait en rien sacrifié son jean déchiré et son sweet à capuche.
--- Miss, tança Adèle, apprenez donc à votre vaurien qu'un homme n'entre pas la tête couverte dans une pièce où se trouve des dames !
--- Qui attendons-nous encore, demanda le garçon en faisant mine de ne pas avoir entendu ?
--- Les Morin, répondit Adèle, avec un large sourire, mais eux sont bien élevés et n'attendent rien de moi, alors ils seront là à l'heure juste !
Jo, haussa les épaules.
--- Préparez-moi, un Scotch Jérôme, moi les sous m'intéresse. Ils intéresse tous le monde et celui qui prétend le contraire est un sacré menteur.
--- Que veux-tu boire, demanda Jérôme à sa soeur ?
--- Du champagne espèce d'idiot, tu le sais et avec du cassis, non de la pêche de vigne, non finalement du cassis, pour faire honneur au chanoine Kir !
Jacques Morin et son épouse arrivèrent peu après, et à l'heure dites.
--- J'ai déposé une caisse de Gewurztraminer de grains nobles dans l'entrée, j'espère que tu l'aimes toujours !
Maxime, qui logeait dans une des aîles du manoir vint à son tour. Il s'inclina sur la main des dames et eut un signe de tête pour les hommes.
--- Une coupe, s'il vous plaît Jérôme, je vais accompagner lady Adèle, mais nature pour moi.
Moins de cinq minutes plus tard, il se leva au bruit d'un moteur s'arrêtant devant la maison, pour accueillir les nouveaux arrivants. Les autres se regardèrent surpris, et ne purent faire autrement que de voir le sourire réjoui d'Adèle, qui commençait à porter sa coupe à ses lèvres...
Maxime, revint aussitôt escortant une superbe femme noire accompagné d'un garçonnet métissé. Et puis comme il s'apprêtait à les présenter, un bruit de chute creva l'atmosphère, pesante et lourde.... Les têtes se tournèrent dans sa direction, avec un bel ensemble : Adèle gisait sur le sol, en se tordant de douleur... Gilbert se précipita et se pencha sur elle, puis releva la tête :
--- Appelez la police, dit-il pâle comme un linge bien javellisé, l'odeur d'amande amère qu'elle dégage ne trompe pas : Elle a été empoisonné !
Elle mourut ainsi, comme elle avait vécu, sans amour ni affection autour d'elle....
La deuxième partie de ce polar sera pour le prochain week-end. A demain mes amis. Merci de votre fidèlité et n'oubliez pas combien vos commentaires me font plaisir !
