Je me suis laissé dire : Fernand L'Accordéoniste !

Publié le par Nettoue

 

Il était de toutes les fêtes... Dame, il fallait bien chanter et danser en musique, de temps en temps, et  sans  Fernand, comment se faire une polka, une scottish, ou une valse ?
Il mettait de l'ambiance et donnait l'exemple pour faire venir la bonne humeur.
Pour quelques sous, dans son petit village du Doubs, Fernand, restait toujours à portée de main.

Bien sur, il allait au delà. A pied le plus souvent, avec son instrument soigneusement rangé dans une solide housse. On le connaissait, et il arrivait qu'un paysan en carriole tirée par des boeufs, des ânes ou chevaux, le prenne avec lui, pour lui alléger la fatigue.

Fernand était gai de nature et chantait souvent le long des chemins : Pour lui, pour ses rêves qui parfois l'emmenaient, en tant que musicien dans un grand orchestre de la ville. Pour la famille qu'il n'avait plus, et l'épouse qu'il n'avait jamais eu ! Pourquoi, en fait ? Parfois, il se disait qu'il aurait bien aimé, que quelqu'un d'autre joue à son propre mariage ! La chose ne s'était pas faite, voilà tout...

Aujourd'hui, n'est pas un jour comme les autres. Ah! Bé non, alors... Aujourd'hui, on célébre les épousailles de la Noémie et de l'Arsène !
De la Noémie, Arsène en est amoureux depuis toujours ! Mais elle, on le savait n'était pas pressée de se marier : De ses parents,  elle avait  hérité de sa bicoque et de quelques deniers. Elle-même, se louait à la journée dans les fermes, au moment des gros travaux et servait aussi de bonne à monsieur, not curé.

Lui, l'Arsène,  avait joué avec elle en étant enfant, c'est dire s'ils se connaissaient depuis longtemps !
Quand, s'était-il prit d'amour pour elle ? Sans doute la première fois où petit garçon de cinq ans, il l'a vit le jour de son  baptême ! Oui, ce fut bien là, lorsque souriant, sans  y penser, dans les bras de sa mère, elle lui avait prit un gros morceau de son coeur d'enfant.

Depuis, il l'attendait,  cela allait faire quarante ans et l'attente était longue ! C'était même pour ça, qu'il s'en allait boire une chopine ou deux de "Gratto ", du pays, lorsque,  sans y pensé vraiment, elle l'avait,  quelque peu rembarré, et  fait pleuré son coeur.

Pas méchamment, bien sur, mais elle n'aimait pas l'idée qu'il se put aller boire un peu, de temps en temps, et ne comprenait pas, que justement, il buvait quand une nouvelle fois, elle n'avait pas voulu de lui !
--- Mais bécasse, c'est à cause de toué, que j'picole un peu ! Pour oublier que tu viens de me r'faire mal !
Non, elle n'avait pas compris jusqu'au jour, où elle vit de grosses larmes rouler dans les sillons de sa peau tannée par les choses de sa vie de tous les jours.

Cela se passa à la noce de la Louise et de l'Emile, leurs amis d'enfance, lorsque, sans penser à mal, un invité,  avait demandé, haut et fort :
--- Et toi, Arsène, c'est y qu'tu veux rester vieux garçon ?
Alors, en le voyant détourner la tête pour que l'on ne s'aperçut de rien, Noémie s'était sentie devenir toute chose ! Apeurée même, en se souvenant que le bruit qui courrait dans le village, le disait partir ver Baume-les-Dames, auprès de sa soeur, dont le mari venait de se faire couper le pied, suite à une blessure ayant entraînée une gangrène, pas décelée avant qu'il fut trop tard !

Et puis, elle remarqua, qu'à part, " La santé aux mariés ", Arsène ne buvait pas et attendait dans le petit bistrot, que Fernand l'accordéoniste, donne le signal pour s'en aller festoyer, là où les parents des nouveaux  mariés avaient fait installer les tables du repas, un peu en retrait de l'estrade, prête pour la danse...

Plus tard, rougissante pour la première fois, Noémie s'était posée sur son chemin pour qu'il l'invite à danser.
Plus tard encore, comme il ne disait rien, elle lui reprocha en souriant :
--- Tu ne me demande pas ma main, aujourd'hui ? Maladroit, juste quand je l'ai faite toute belle pour te la donner ...

Aujourd'hui, Dimanche 15 Juillet 1899, Noémie et Arsène se sont unis dans la petite église de Busy-L'arnaud, en France-Comté !

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M
Comme il est joli ce mariage! Purée, j'y étais!! Un vrai délice! Merci, Nettoue et gros bisoussssssssssss
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N
<br /> Un beau mariage à l'ancienne ! Les robes tenanent chauds mais c'est attendrissant !<br /> Bisous à toi<br /> <br /> <br />
M
quelle tendresse sur chaque ligne...je lis en bouchant mes oreilles pour ne pas entendre les niaiseries d'un feuilleton de disney pour préados...qu'en plus j'ai déjà entendu... dur dur les vacances quand le ciel est gris et que les enfants se posent après les péripéties de l'été... un ptit blues au coeur à l'idée de reprendre les cours... (mais contents quand même de retrouver les copains et les cartables remplis)
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N
<br /> Je crois qu'à force de les rêver, je les connais ces gens du temps d'avant... Et puis j'ai eu grand-mère, comme il n'y en a pas deux !<br /> Bisous<br /> <br /> <br />
C
Il a de la constance l'Arsène.. tu crois qu'il est resté sans dames pendant tout ce temps ? C'est un saint homme si c'est le cas.. et la madame Noémie elle n'était pas pressée.. bonne nuit clem 
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N
<br /> Sans doute pas, peut-être en allant voir sa soeur à Baume-les-dames !<br /> Bises Clementine<br /> <br /> <br />
G
Il a su attendre...elle a enfin su comprendre...Tout est bien qui finit bien !
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N
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F
Recoucou !Sniff ! quelle belle histoire d'amour tout près de chez moi .Des aieux Nettoue et ont-ils eu beaucoup d'enfants malgré l'âge ?Bizoux Françoise !
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N
<br /> Surement non ! Chaque fpois que je le peux je situe mes histoires chez-nous la payse !<br /> Bises<br /> <br /> <br />