Flach-ball, le policier de Nettoue
Le portable du lieutenant Luc Fischer, se fit entendre, alors qu'il revenait de patrouille avec deux coéquipiers ; ils venaient de donner un coup de main à la police de Sélestat pour débloquer l'autoroute où roulaient une file de camions à la vitesse d'un limaçon !
La circulation s'était améliorée, mais pour combien de temps ?
Il prit la communication, pâlit légèrement, et demanda au conducteur d'accélérer en direction de leur commissariat.
--- C'est mon beau-frère, dit-il, il semble inquiet !
A peine arrivé dans la cour, il vit Louis près de sa voiture personnel.
--- Je me suis permis de prendre les clefs dans ton bureau Luc, et fait enclencher la sirène et le gyrophare. Nous devons filer à Mulhouse, il y a du grabuge place de la réunion et...
--- Et Mireille, s'y est précipitée, coupa-t-il en démarrant sur les chapeaux de roues !
--- Oui, c'est maman qui m'a prévenu. Mon père et moi étions dans les vignes... Elle a vu Mireille prendre son barda habituel et se précipiter dehors. la télé était allumée et les infos en continues diffusaient une véritable émeute en train de se nouer devant le temple St-Etienne. J'ai voulu suivre, mais derrière ces putains de camions roulant à dix à l'heure, j'ai fais demi-tour...
--- Je passerai, affirma Luc en appuyant à fond sur l'accélérateur, sirène hurlante et gyrophare en action.
Luc, conduit vite et bien, quarante kilomètres n'est pas une si grosse affaire... Certains poids lourds se serrent sur le bas coté, d'autres bougent à peine et leurs conducteurs font des bras d'honneur par la portière ouverte. Luc prends des risques et slalome sur la voie inverse.
Les nouvelles prisent sur la radio régionale ne le rassure pas. L'ancien hôtel de ville transformé en musée est la proie des vandales. Des voitures brûlent sur le parking, l"incendie est prête à s'étendre... Les CRS, sont là mais en petit nombre, car la plupart des effectifs de la caserne de Modenheim, à été appelé sur Strasbourg, depuis plusieurs jours !
La ville de Mulhouse, depuis l'installation des tramways est un entrelacs de rails, pourtant place de l'Europe, la circulation ne pose pas de problème, la moitié des transports urbain est en grève.
Et c'est la descente de la rue du Sauvage, normalement rue piétonne. A mi-chemin l'on entend déjà le bruit des projectiles rebondissant sur les boucliers des policiers en place, de même que celui des vitrines qui se brisent ou éclatent ! Ici et là, les flammes trouent la fumée, il flotte une odeur d'essence dans l'air, mêlée au gaz elle irrite la gorge et les yeux.
--- Sacré, bordel de merde, de connards, ayant envoyé des gosses dans les rues, rugit Luc, en stoppant brutalement devant une librairie.
Les lycéens se sont massés sur les marche de l'église (pourquoi l'appelle-t-on le temple, est une autre histoire). Les évènements les dépassent. Ils voulaient manifester pour faire comme les grands, le situation leur échappe... et beaucoup ont peur !
Les cagoulés, eux, se sont aglutinées à l'entrée de la rue Guillaume Tell, et parce qu'il s'y trouve malencontreusement une pile de pavés oubliée là après la réparation d'un petit coin de chaussée, ce sont à présent des pavés que les casseurs envoient !
Un CRS est touché aux genoux, Louis se précipite pour le tiré en arrière après qu'il se soit effondré. Luc lui, cherche Mireille, il sait qu'elle doit se trouver dans un endroit impossible, en train de filmer à tout va.
Il ne se trompe pas, car il l'aperçoit debout sur le toit d'un car de la CRS 38.
Puis, tout va très vite, les flach-ball visant bas entrent en action. Les CRS avancent, et les assaillants reculent sur l'humidité des feuilles arrachées, plus encore par l'échauffourée que par l'automne. Un des casseurs tombe à terre les mains crispées sur le ventre, où il s'échappe un flot da sang. En retrait, la foule hurle, mais avide reste plantée là comme des souches, bien que glacée d'effroi !
Une ambulance tente d'approcher, elle y parvient car sonnés les casseurs se replie poursuivi par les forces de l'ordre.
Luc voit Mireille descendre de son perchoir tandis qu'à peine à terre, un homme cagoulé jusqu'alors dissimulé dans un abri bus, se jette sur elle et tente de lui arracher sa caméra. Luc court comme un fou, il n'est plus qu'à quelques mètres d'elle, la jeune femme le voit et hurle :
--- Attrape ! En même temps elle la lui lance...
Louis les a rejoints, l'homme s'enfuit et se perd dans le parking où flambes des voitures que les pompiers cherchent à éteindre.
--- Espèce de folle, murmure Luc en la serrant contre lui : Il n'en dit pas plus. C'est une sorte de code tacite entre-eux. Ils s'inquiètent l'un pour l'autre, mais ils font chacun leur métier à leur guise. Louis, n'a pas cette tolérance :
--- Tu ma fiches encore une fois une trouille pareille, hurle-t-il, et je te tue pour que cela cesse....
Pendant qu'il emmène sa soeur à la voiture Luc, s'approche de l'ambulance enfin prête à partir. Il se fait connaître et se penche à l'intérieur... Se qu'il y voit l'abasourdi...
(réédition)
A demain mes ami(es), pour la suite du policier de Nettoue. Merci de votre fidélité et n'oubliez pas et "Op un p'tit com pour Nettoue"